« Don't be afraid, I've done this before » [TERMINÉ]

Anakynn Sìam Nathaël

« On est les enfants oubliés de l'Histoire. On n'a pas de grande guerre, pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle, notre grande dépression, c'est nos vies. On n'a pas de but ni de vraie place. On fait des boulots qu'on déteste pour se payer des merdes qui nous servent à rien. »

« Don't be afraid, I've done this before » [TERMINÉ] Rifdhi

(c) credit _ rusty rockets

Je m'appelle Anakynn Sìam Nathaël mais l'on me surnomme plus fréquemment Sìa ou Kynni. Je suis né le 13 Octobre à Arbellara. Aujourd'hui , je suis âgé de 25 ans et je travail comme vétérinaire spécialisé en médecine équine. Je suis aussi éleveur de chevaux et il m'arrive souvent d'être musicien dans les bars du village. Je suis célibataire et je fais partis des villageois.

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QUELLE AMBIANCE Y-A-T-IL A LA MAISON ? — On a toujours été une famille très unie et, selon ma mère, c'est grâce à nos pures croyances et pratiques catholiques. Après tout, qui aurait quelque chose à redire de la famille Nathaël ? Possédant trois fils en pleine santé et une grande partie des terres agricoles du village, en plus d'être de très fervant croyant catholique et généreux donneur de l'église, les maîtres de la ferme Nathaël ont vraiment tout pour eux. En fait, c'est ce que les villageois pensent, mais évidemment, tout n'est pas toujours rose derrière les murs où habite notre belle famille. Contrairement à mes frères, moi je ne me suis jamais vraiment bien entendu avec mon père. Mon paternel a toujours été le type d'homme a décidé d'avance l'avenir de ses enfants et inévitablement, moi et mes frères n'avons rien pu faire pour freiner ses attentes. Nous allions hériter des terres agricoles et de la ferme et nous devrions nous en occuper lorsque lui-même n'en serait plus capable. Cela n'a jamais semblé dérangé mes frères, qui adoraient le fait de ne pas avoir à faire de longues études pour aboutir à un métier. Moi, c'était le contraire et je ne me suis jamais gêné pour le lui faire savoir, au plus grand déplaisir de celui-ci. Jeune, je rêvais de devenir musicien. C'était une véritable passion pour moi. Évidemment, il a tout fait pour briser mon rêve et même ma mère n'a rien pu y faire. J'ai fini par me faire à l'idée et je me suis retourné vers ma seconde passion, à son plus grand plaisir ; les chevaux. De cette façon, je m'occupe des chevaux de la ferme et de ceux des autres, tout en aidant mes frères avec les terres. Malgré ça, je chante encore dans les bars, ce qui me plaît assez, même si cela amène chez mon père un dégoût un peu exagéré à mon égard lorsque je me retrouve avec une guitare dans les mains. Mes frères sont mes meilleurs amis. On a tout appris et tout vécu ensemble et cette complicité est sans faille. Les villageois du village se plaisent à nous appeler « les frères Nathaël » et lorsqu'on se promène sans l'un, ils nous lance alors ; « Alors, où est l'autre frère ? ». Bref, ma famille est très importante pour moi et même si quelques tensions persistent entre mon père et moi, cela semble agréablement s'adoucir avec les années. QUE PENSES-TU DE TES PARENTS ?— Je les ai toujours grandement respecté, parce que malgré tous nos différents, ils ont toujours été présent pour moi et mes frères. Nous n'avons jamais manqué de rien et c'est tout ce qui compte. Bien sûr, nous avons été élevé d'une façon assez stricte et plutôt traditionnelle, mais la majorité des gens élevaient ainsi leurs enfants dans le village alors cela n'a jamais vraiment semblé nous déranger. Ma mère m'a toujours défendu vis-à-vis de mon père, concernant mes projets d'avenirs et mes rêves et je lui en ai toujours été reconnaissant. Mon père m'a appris tout ce que je sais aujourd'hui sur les chevaux. C'est même lui qui m'a appris comment dresser mon premier cheval. Il m'a toujours encouragé - peut-être même un peu trop - lors de toutes les courses de chevaux et d'obstacles auxquelles j'ai participé. Évidemment, il n'a jamais considéré ma passion pour la musique d'une façon sérieuse, trouvant cela trop ridicule et inutile pour être pratiquer par un fils de fermier devant hériter de la majorité de ses terres, mais cela ne l'a jamais empêcher d'être un bon père. Je me contente seulement de ne pas prendre en compte son avis sur tout ce qui me concerne et tout va toujours pour le mieux. ET DE LEUR FAMEUSE IDÉE DE THÉRAPIE ? — Heureusement, ils n'ont rien à voir avec cette idée un peu folle d'envoyer pleins de gosses de riches sur notre village. Ils trouvent même ça complètement ridicule, ce à quoi j'adhère complètement.
QUELLE FUT TA PREMIÈRE RÉACTION EN ARRIVANT SUR LE CAMP ? — Où plutôt en voyant tout ces gens débarqués au village ? J'ai trouvé ça un peu gonflant, surtout que la majorité d'entre eux ne souhaitent pas du tout être ici et font à peu prêt tout pour nous rendre, à nous aussi, la vie dure. Par contre, le fait de faire de nouvelles rencontres n'est pas trop désagréable. Quelques-uns sont assez sympathique, même s'il est encore impossible de les voir se promener dans le village sans portable ou sans un vêtement portant une marque coûteuse quelconque. AS-TU DES REVENDICATIONS ? — Eh bien, disons que j'aime pas trop qu'on prenne notre village comme asile pour les adolescents psycho-dingues de la haute société. Le pire dans tout ça, c'est que nous, simple villageois, n'avons absolument été mis au courant de rien ! Mais bon, le mal est déjà et nous devons tous les endurer ici, en espérant simplement que leur thérapie fonctionnera dès plus vite. ES-TU PRÊT POUR L'AVENTURE ? — Je suis toujours prêt pour l'aventure ! haha. Non sérieusement, il est certain qu'avec tous ces nouveaux venus, il va y avoir des sacrés changements ! J'en ai pas peur, au contraire, je suis même curieux de voir ce qui va se passer ici.

(c) crédit _ unknow
PSEUDO & PRENOM Vodka
ÂGE 17 ans
AVATAR Aaron Johnson
OU AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM ? Bazzart
VOTRE AVIS A SON SUJET SUPERMEGATROPHYPERGÉNIAAAAL
PRÉSENCE SUR LE FORUM 5/7
UN DERNIER MOT Z'êtes trop génial, j'vous aimeuuuh.

Dernière édition par A. Sìam Nathaël le Jeu 1 Juil - 19:34, édité 19 fois

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♣ « C'EST TOUTE UNE HISTOIRE »

« Le monde a deux histoires :
l'histoire de ses actes,
celle que l'on grave dans le bronze,
et l'histoire de ses pensées.
L'histoire, c'est nous. »

« Enfance. Période intermédiaire de la vie humaine entre l'idiotie de la prime enfance et la folie de la jeunesse, deux stades au-dessus de la faute originelle et trois stades en dessous des remords de la vieillesse. L'enfance sait ce qu'elle veut. Elle veut sortir de l'enfance. On ne renie pas son enfance ; on l'enfouit au fond de son coeur, et l'ombre portée, l'ombre magique devient un symbole. »

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« Hey, regardez celle-là ! ». J’avais le nez collé à la fenêtre de la boutique et c’est seulement grâce à mon frère qui me portait sur ses épaules que je pouvais bien apercevoir la guitare Finder fraîchement fabriquée trôner à l’intérieur de la vitrine. C’était, jusqu’à présent, l’une des plus belles que j’avais pu voir dans le village. Je n’avais que 9 ans, mais j’avais déjà ce désir qui me rongeais à l’intérieur de moi : le désir d’apprendre à faire de la musique. Je voulais apprendre à jouer de la guitare et les quelques cours d’une heure et quart que nous avions à l’école, dans une classe de vingt élèves, ne m’aidais pas du tout à progresser. En plus, le professeur de musique, un homme aussi raide qu’une manche à balai, m’avais bien fait comprendre qu’il était interdit d’emprunter les instruments de l’école. Comment pourrais-je faire alors pour jouer si je n’avais pas de guitare ? Mon père était nul. Hier, il ne m’en avait même pas acheté une pour mon anniversaire et pourtant, c’était le seul cadeau que j’avais écris sur ma liste. À la place, il avait préféré m’offrir une canne à pêche. Qu’est-ce que je pourrais bien faire de ça, moi ? Il y a à peine quelques poissons dans la rivière de Arbarella ! « Il faut que je l’ai. » « Bonne chance. » « Papa ne veut pas que tu joues de la musique, Sìa ! Il dit que c’est pour les mauviettes ! » « Il a tort ! C’est même pas vrai ! » « Oui, il l’a dit, j’te jure ! » « Ferme-là ! Tu comprends jamais rien ! » « Bon arrêtez, ça suffit ! Sìa, si tu veux vraiment cette guitare, j’te conseil de commencer à amasser ton argent. T’as qu’à ramasser la merde de tes chevaux et je t’offre 5$. Pas mal, hum ? » « T’es pas drôle ! C’est pas beaucoup 5$, j’suis pas stupide. Ça sera trop long si j’économise et elle sera partie. Moi, j’la veux tout de suite. » « Et comment tu comptes t’y prendre ? » Mon frère me redéposa sur le sol, ce qui me fit instantanément perdre de vue le fameux instrument à corde que je désirais tant. C’est alors que le propriétaire de la boutique, Monsieur Kenny - mais les fillettes s’amusaient à l’appeler Ken, comme la Barbie - sorti de la boutique et vint s’appuyer sur la rambarde près de nous. « Les frères Nathaël, toujours ensemble à ce que je vois,...et de si bonne heure, en plus ! » « Oui, m’sieur. » « Je peux vous demandez une faveur, les garçons ? » « Tout ce que vous voudrez, m’sieur ! » « J’ai oublié mon petit déjeuner ce matin, alors si ça ne vous dérange pas trop, j’irais faire un tour rapide chez Miriam, la belle boulangère. » Il nous fit un clin d’œil, ce qui devais sans doute démontrer un sous-entendu quelconque, ce que nous étions incapable de déceler à notre jeune âge. « Vous pourriez surveiller le magasin en mon absence ? De toute façon, il est rare de voir des clients de si bonne heure ! Alors s’il y a des gens, dites leurs que je vais être de retour dans cinq minutes, d’accord ? J’peux vous faire confiance les enfants ? » nous adressa-t-il avec l’un de ses plus gros sourire un peu naïf. Monsieur Kenny était un homme très âgé et notre mère nous disais tout le temps qu’il faisait toujours confiance à tout le monde et qu’il était la bonté incarné, ce dont il ne fallait absolument pas abuser. Aujourd’hui, je comprenais absolument ce qu’elle voulait dire. Et concernant abuser de sa gentillesse, pour une fois, je préférais ne pas écouter ma mère. « Ah oui, monsieur ! Avec grand plaisir. Vous pouvez compter sur nous. » répondis-je avec une conviction qui surpris mes frères, mais dont monsieur Kenny fut dupe. « Parfait mon p’tit bonhomme. Je reviens dans cinq minutes ! » me dit-il tout en me frottant vigoureusement les cheveux de sa main avant de bifurquer vers la ruelle. L’espoir, voilà ce que je ressentais à cet instant présent ; l’espoir de pouvoir enfin avoir ma Finder. Je me retourna vers mes frères, un sourire triomphant aux lèvres. « Ça y est, je pars chercher la guitare ! » « Mais t’es malade ! C’est du vol ! Maman et Papa seront furieux comme c’est pas possible. Ils t’enverront te confesser à l’église ! Tu imagines la honte d’avouer au père Maxence que tu as agis en voleur ? Chaque dimanche, il te regardera comme le voleur du village. La honte ! » « Je m’en fiche. Ils ne le sauront pas de toute façon. Je la cacherai dans la grange. » « Je vais tout leur raconter. » « Ah non s’il te plaît Kleym ! Fait pas ça, j’ten pris ! Je ferai tout c’que tu veux, promis » Pendant un instant, mon aîné semblait réfléchir. Après tout, ça pouvait être une excellant occasion pour lui de me manipuler à sa manière durant des années, ce à quoi je n’avais pas du tout pensé à l’instant même. « Bon d’accord. Alors tu me donneras tout ton argent de poche et tu feras toutes mes tâches ménagères et ça, sans que les parents ne s’en rende compte. » « Quoi ? Toutes tes tâches ?! » « C’est ça où t’as pas ta guitare. » Visiblement, je n’avais pas vraiment le choix. « Bon d’accord. » « Et mes tâches à moi, hum ? » « Toi tu te contentes de ne rien dire, Tobby. » « Sinon quoi ? » « Sinon je dis à Papa et Maman ce que tu as fais avec la voisine la semaine dernière dans la grange ! » « Hein ? Mais qu’est-ce qu’ils ont fait dans la grange ? » « Je suis entrée et ils n’avaient plus de vêtements, t’imagines ? » « Waah,...pas mal, frérot. » « C’est pas drôle ! C'est elle qui a commencé, pas moi ! Bon, je dirai rien, okay ? Prend-là ta guitare. » répondit-il, boudeur, en croisant les bras. « Allez, grouille toi, il va revenir bientôt ! » « Tu vas lui dire quoi quand il va revenir ? » « Que tu avais envie d’aller aux toilettes alors tu es retourné à la maison. Quelques minutes après, un homme qui m’est inconnu serait alors entrer dans la boutique et serait reparti avec la guitare, sans que je puisse rien y faire. » « Génial. » Le vol, c’était mal et cela, ma mère me l’avais assez répété pour que je le sache pertinemment bien. Mais bon, j’étais écœuré des moqueries de mon père et j’avais envie de lui prouver qu’il avait tort. J’allais jouer et il ne pourrait rien y faire ! Il me forçait à cultiver ses stupides champs, alors je pouvais bien jouer un peu de guitare pour compenser, tout de même ! J’étais nerveux et j’eus un moment d’hésitation, même si j’essayais de faire la forte tête devant mes frères. « T’as peur, kynni ? » « Pas du tout ! Et ne m’appel pas comme ça. » « Bon, alors dépêche toi ! » Je parti donc à l’intérieur de la boutique le plus rapidement possible. Mes mains tremblaient, m’empêchant de bien enlever la guitare de son support. C’était vraiment pitoyable et je voyais mes frères se moquer de moi de l’autre côté de la vitrine. Qu’ils aient donc tous se faire foutre ! La Fender enfin en mains, Je courus hors de la boutique pour ensuite partir dans la ruelle inverse qu’avait emprunter Monsieur Kenny, me dirigeant tout droit vers les plaines. « ALLEZ COURS SÌA ! COURS ! » Guitare à la main, je courais vers les plaines à en perdre haleine. Lorsque je m’eus enfin arrêté, j’étais loin du centre ville du village. Cacher par les montagnes et les hautes herbes des champs, j’étais certains de ne plus me faire remarquer. Heureusement, personne dans Arbellara ne circulait encore dans les rues vers les 6h30 un dimanche matin, ce qui rendait mon vol inconnu de tous. Ma gorge me brûlait et à bout de souffle, je me laissa tomber dans les hautes herbes, ma guitare volé à mes côtés. J’éclatais maintenant d’un grand rire victorieux avant de poser la guitare sur mes genoux et d’y faire mon premier accord. J'étais devenu un voleur, certes, mais aussi un véritable musicien, puisque j'avais maintenant mon propre instrument de musique. Alors tout le reste, les conséquences et tout, ça m'importais peu.

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« Crise d'adolescence : en réalité, le seul moment où l'homme, ayant mesuré son destin, est tenté d'aller jusqu'au bout de ses pensées. Une éducation est réussie le jour où l'adolescent peut dire à ses parents et à ses maîtres : vous vous êtes trompés, votre univers, nous, on n'en veut pas. »

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Après cette course qui me parue interminable, je pus enfin franchir la ligne d'arrivée. Deuxième, cette fois-ci. Pour certains, ça pouvait être absolument génial de finir deuxième dans une course qui opposait dix cavaliers, mais pour un gamin comme moi qui finissait toujours premier, se l'était moins. J'entendais les hommes hurler de l'estrade. Plusieurs avaient perdu leur pari en pariant pour moi et cela me vaudrait leur mauvaise humeur à mon égard durant des semaines. J'avais ordonné à mon cheval d'avancer vers l'heureux gagnant. C'était un mec de mon âge et nous étions dans la même classe à l'école. Habituellement, nous n'étions pas en très bon thermes, car je l'énervais souvent en me raflant la victoire à toutes les courses qui m'opposais contre lui. Évidemment, peut-être que la situation allait maintenant changer puisqu'il avait enfin pu finir vainqueur. « Bravo Farrell. T'as vraiment bien coursé aujourd'hui. » Il se retourna vers moi, surpris que je sois si amical envers le rival qui venait de me rafler ma médaille d'or. « Ravi de te voir de si bonne humeur, Sìam. T'es sûr de ne pas être trop déçu ? » me dit-il en branlant sa médaille sous mon nez d'un air un peu bête. « Mes dernières courses ont marqué d'or tous les murs de ma chambre. Alors un changement de couleur me fera le plus grand bien, crois moi. Toi aussi je suppose, puisque le bronze est loin d'être une très belle couleur. » lui balançai-je au visage avec l'un de mes plus beaux sourires, en faisant références à toutes les médailles de bronze qu'il avait gagnées depuis le début en tant que cavalier de compétition. Il s'éloigna en rageant, à mon plus grand plaisir. Je descendis de mon cheval en lui frottant le flan d’un air inquiet tandis que mon plus jeune frère et mon père accouraient déjà vers moi. Mon cheval était déjà légèrement blessé avant la course et j'avais peur que de l'avoir encore fait courir aujourd'hui ait empiré sa blessure. En fait, de la façon dont Amasyss respirait, j'étais pratiquement certain que cela l'avait empiré. J'avais peur pour mon cheval, car après tout, c'était le premier que j'avais réussi à dresser et c'était l'un des meilleurs chevaux de course du village. Qu'est-ce que je pourrais bien faire s'il ne pouvait plus courser ou pire encore, s'il ne pouvait plus du tout se faire monter ? « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » « Rien. » « Mais t'as perdu ! » « Je n'ai pas perdu, j'ai fini deuxième ! » J'entrepris d'enlever la selle de sur mon cheval afin de l'aider à mieux respirer, tournant ainsi le dos à mon père qui se préparait sans doute à me lancer de nouveau l’une de ses séries de commentaires énervants. « Merde Sìam ! Te rends tu comptes ? Deuxième ! Mon fils est arrivé deuxième à une putain de course de chevaux ! Et t'as vous tous ces gamins ? De vrais nuls ! Tu aurais pu les battre aisément ! Et la honte, en plus, de te faire rafler la victoire par le roi des médailles de bronze ! » Décidément, il n'était pas de très bonne humeur,...et moi non plus d'ailleurs. « Ça va, là ferme ! » Offusqué d'un tel langage à son égard, mon père me balança un énorme coup derrière la tête, ce qui me fit flancher de l'avant. Rouge de colère, je m’étais redressé devant lui avant de lui tourner le dos à nouveau, puis de marcher vers l'écurie pour y ramener mon cheval. « REVIENS ICI ANAKYNN ! Je te défends de me parler ainsi, tu m'entends ?! » J'avais alors forcé mon cheval à s'arrêter un peu, contre mon gré. « Tu m'as forcé à faire cette course, mais tu savais très bien que mon cheval n'allait pas bien ! Il a été blessé lors de la course précédente, mais ça, tu t'en balançais complètement ! Alors le faire courser aujourd'hui aurait pu amener de graves conséquences. C'est NORMAL de ne pas avoir gagné la course avec un cheval mal en point et c'est même UN MIRACLE, t'entends ? UN MIIIRACLE que je sois terminé deuxième ! » « Il a quand même un peu raison, papa...» « Toi, là ferme ! Ne t'en mêle surtout pas ! » Je m'étais donc remis en marche vers les écuries, rouge de colère, ma médaille d'argent empoigné au creux de ma main. « Je pars chez le vétérinaire avec Amasyss. Par ta faute, je suis sûr qu'il a un muscle de déchiré ! » « C'est ça, part avec ton foutu cheval ! Mais on va reparler de ça à la ferme, Anakynn ! T'es mieux de rentrer à la maison directement après ! » Haha....il pouvait toujours rêver.

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« L'âge adulte, la période la moins sûre, la plus dangereuse en tout cas, parce que la moins simple. Comme si l'être humain en vieillissant oubliait le rythme naturel de la vie. L'homme est un éternel enfant qui, pendant la partie médiane de sa vie, a la puérilité de jouer à l'adulte. L'âge adulte est l'âge propre de l'adaptation. Mûrir, c'est trouver sa place dans le monde. »

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J'étais assit sur le plancher juché dans les airs en haut de la grange. On se servait de cet endroit pour y entreposer toute la paille en trop qui servait à nourrir nos animaux, mais depuis mon tout jeune âge, j''utilisais cet entrepôt comme cabane personnelle, plutôt que comme débarra à paille. Confortablement assit entre cinq blocs de pailles jaunes, je grattais la guitare depuis plus de quatre heures maintenant. Disons que je passe souvent la nuit dans "ma cabane" à écrire des chansons et toutes sortes de conneries qui me passent par la tête. En plus, il y a ce trou au plafond qui me permet d'observer les étoiles qui se profilent dans le ciel toute la nuit. J'avais donc passé la nuit ici à jouer et à écrire, profitant du calme rare qui régnait autour de moi. Ayant plusieurs boulots, dont de grandes obligeances concernant les soins de la ferme familiale, il était rare de me voir prendre quelques temps pour moi sans que mes frères accours demander mon aide. Alors la tranquillité d'esprit, ainsi que la pure et la vraie liberté, je les passais majoritairement la nuit dans cette grange. Et croyez-moi, je profitais. « Sìa ! Fait moi taire cette foutue guitare et amène tes fesses en bas au plus vite ! Il est déjà 6h00 et la jument des Roussel s’apprête à accoucher. Ils te cherchent partout depuis près d’une heure ! » Mon frère, Kleym. Étant l'aîné, il avait toujours l'impression de pouvoir se la jouer autoritaire sur moi et Tobias, comme s'il pouvait remplacer la voix de notre père lorsqu'il n'était pas présent. Il faisait ça depuis toujours et ça ne m'avait jamais irrité. Au contraire, je trouvais ça plutôt amusant de le voir acter de la sorte. 6h00am et je devais déjà me mettre au boulot. Ahhh, vivement la vie en campagne ! En tant que vétérinaire spécialisé en médecine équine, c'est à moi que revenait tous les soins et les tâches concernant le bien-être des chevaux. Alors accoucher des juments en faisait inévitablement partie. Cela ne m'a jamais dérangé, contrairement à mes frères qui se retenaient pour ne pas gerber en me voyant revenir avec les mains et les vêtements tâchés de sang. « Depuis une heure ? Merde Kleym ! Pourquoi t'es pas venu me chercher avant ? ». Laissant ma guitare et mon cahier en haut, j’accouru à l’échelle avant d’atterrir en bas au centre de la grange aux côtés de mon frère. « Désolé de ne pas avoir arrêté complètement mon boulot afin d’aller crier à mon imbécile de frère de ne pas oublier d’aller faire le sien ! » me répondit-il d’un air sarcastique.« Bon, ça va ! Je ne suis jamais en retard habituellement. » « La preuve qu’il faut toujours une première fois », me lança-t-il d’un clin d’œil amusé. « Haha...très drôle, vraiment. ». En sortant de la grande, nous empruntâmes le chemin de terre se faufilant dans la plaine, spécifiquement conçu par notre père pour relier les fermes les unes aux autres, facilitant ainsi la circulation des échanges. « Pourquoi tu m’accompagnes ? » « M. Roussel me doit des semences, je viens les récupérer. Hey, t’as vu toutes ces filles qui sont débarqués ici hier soir ? » « Euh...pas vraiment non. Quelles filles ? » « Haha...t’as manqué quelque chose Sìa ! Ils sont un paquet à avoir débarqués ici, tous des jeunes gosses de riches envoyés par leurs parents afin de subir une sorte de thérapie familiale débile. » « Quoi ? Une thérapie à Arbellara ? Mais y’a rien ici ! Et encore moins pour des partisans de Vuitton et de Prada. » « Moi ça me plais. Les filles ont de la classe. » « Vraiment ? Et nous, on a de la classe tu crois ? On est des fermiers, Kleym, pas les PDG d’une grande compagnie ! J’comprends vraiment pas pourquoi ils sont venus ici. Comment t’as appris tous ça ? » « J’ai parlé au maire. » « Ah ouais ? » « Ouais ! Et ce soir on sort en boîte. Toi, moi et Tobias ! On va enfin voir de nouveaux visages dans ce foutu village. Un peu de variété ne fera pas de tort. » « Tu dis ça parce que t'es écoeuré de toujours te taper les mêmes filles, brave Don Juan ? » « Nah,...il me reste Siobhan. » « T’es sérieux ? » « Quoi, elle t’intéresse ? » « Non j’veux dire, t’es sérieux ? T’as couché avec toutes les filles du village ? » « Tu sais mon frère, il y a longtemps que j’ai arrêté de compter. » « Hahaha ! Menteur. » « Connard. » « Frimeur. » « Et toi t'es quoi, à part un musicien déchu ? » « Un homme de liberté. » « Trop poétique pour moi. » « Non. Trop réfléchi. »